Espèce rare et très localisée... Quelques petites populations en Afrique du Nord, dans le sud de l'Espagne, en Turquie et au Proche-Orient...
Le plumage n'est pas coloré, contrairement à ce qu'on note chez beaucoup de canards, mais suffisamment caractéristique pour permettre une identification aisée...
J'ai cherché vainement et à plusieurs reprises cet oiseau dans la réserve de l'oued Massa, juste au sud d'Agadir, secteur qu'on présente pourtant comme son fief... J'ai eu plus de chance, alors que je ne m'y attendais pas, plus de 100 km au sud, sur la rivière Assaka, tout près de Guelmim, à l'entrée du Sahara... Ici, le cours d'eau serpente au milieu d'une végétation luxuriante, dans un secteur désertique et presque exclusivement minéral...
Plusieurs petits groupes, de moins d'une dizaine d'oiseaux chacun, étaient présents... J'ignore quel était leur statut... Selon la littérature spécialisée, l'espèce n'est pas censée se reproduire ici...
Je me demande quand ces oiseaux peuvent bien se nourrir tant ils semblent passer tout leur temps à surveiller les alentours... Rarement vu une espèce aussi méfiante et farouche... Observations et photographies difficiles... D'abord, à cause du site lui-même : la rivière coule au fond d'un ravin, qui par endroit se transforme en petite gorge... Le tout derrière un rideau infranchissable de tamaris où seules quelques rares trouées permettent la vue sur le cours... Ensuite et malgré cet écran protecteur, les sarcelles ne désarment jamais et repèrent le moindre intrus... La distance tolérée est très importante et quand le hasard fait bien les choses, ça ne dure pas longtemps : les oiseaux disparaissent bien vite en nageant pour se réfugier derrière un coude ou alors ils s'envolent et se reposent plus loin, hors d'atteinte... Une autre solution, rendant cependant la photo impossible : inspecter le cours de la rivière depuis les hauteurs pelées... Je conseille cette technique à ceux qui ne sont pas intéressés par la photo...
Quatre oiseaux observés sur la lagune de Tajelo, en Andalousie, au bord du Guadalquivir... Nettement plus faciles à observer qu'au Maroc, ils nageaient sans manifestement tenir compte de ma présence qu'ils ne soupçonnaient pas alors que je me tenais dans ma voiture, au bord de la rive sud du plan d'eau... Je me suis même demandé s'il ne s'agissait pas d'oiseaux habitués à la présence humaine parce que relevant d'un programme de réintroduction, mais il semble que non...