Cet oiseau n'est pas toujours facile à observer dans de bonnes conditions... Nettement nordique, il étend son territoire de reproduction vers le sud jusqu'en France, particulièrement en Bretagne, mais avec des effectifs modestes...
Il occupe des îlots inaccessibles et s'installe sur des falaises rocheuses... En France, j'ai observé l'espèce sur deux sites de ce type, au Cap Fréhel et aux Sept îles, dans le nord de la Bretagne...
Attention aux confusions avec les goélands argentés... Il faut être prudent lorsque l'on recherche l'espèce en mer, à longue distance... Les ailes sont grises dessus, sans tâche noire et la silhouette est nettement trapue, avec un cou épais... Ces deux critères doivent être les premiers recherchés à mon sens...
C'est en Ecosse, sur l'île de Handa, située au nord-est de la péninsule que j'ai fait toutes les photos qui illustrent l'article...
Ici, ce sont des centaines, probablement des milliers d'oiseaux qui sont installés sur les immenses falaises à l'est de l'île... Dans une baie aux parois vertigineuses, ils sont hégémoniques et occupent tout l'espace... Ailleurs, ils partagent les falaises avec des guillemots et des pingouins... Il m'a semblé qu'ils étaient installés plus haut que les autres espèces, souvent tout près du sommet des immenses mur verticaux...
Les couples étaient nettement constitués... J'ignore à quel stade de la reproduction ils en étaient, mais j'ai vu certains oiseaux se livrer à des comportements qui m'ont paru avoir quelque chose de nuptial, comme on le voit sur la photo précédente...
Quelques années plus tard, j'ai pu constater à quel point l'espèce était abondante en Islande... C'était à la jointure de juin et juillet... Il y avait des oiseaux partout le long des côtes, pourvu que le relief fût un peu vertical... J'ai surtout noté à ma grande surprise qu'ici la proximité immédiate de la mer n'était pas nécessaire à l'installation des oiseaux... J'ai découvert des colonies à plusieurs kilomètres à l'intérieur des terres, notamment sur les parois de larges canyons... Plus fréquemment encore, de grosses populations sur des parois verticales distantes du rivage de plusieurs centaines de mètres...
Hors période de nidification, je n'ai observé le fulmar qu'à une reprise, au large d'Ouessant, lors d'une traversée... Il faut dire que l'espèce est alors totalement pélagique et cherche sa nourriture au large...