Il y a des merles noirs partout... Au fond des bois comme dans les villes... Les grives draines ont des moeurs très semblables et elles sont localement très nombreuses, mais elles affectionnent les secteurs boisés et évitent la proximité de l'homme, même si elles peuvent s'installer dans des parcs...
C'est une des premières espèces à faire entendre son chant, dès le milieu de l'hiver... On dirait un merle noir, mais plus traînant et mélancolique... On voit souvent l'oiseau à la cime d'un arbre assez haut, en lisière d'une forêt ou au coeur d'un bosquet... Les chants se prolongent tard dans la saison, jusqu'en juillet... Surtout le soir et le matin... Des reprises ont lieu en automne et en hiver, pour peu que le temps soit clément...
En période de reproduction, on voit les membres des couples chercher leur nourriture sur le sol des prés, toujours près des arbres... Manifestement cantonnés... J'ai trouvé quelques nids, le plus souvent dans les branches basses de grands résineux, en lisière...
En fin d'été, des groupes, que je crois constitués de juvéniles, se laissent observer sur certaines pâtures, tout particulièrement lorsque celle-ci sont occupées par des moutons... J'ai compté, dans ces conditions, plusieurs dizaines d'individus éparpillés sur une même parcelle...
L'hiver et le froid venus, les adultes semblent demeurer sur leurs cantons... On les voit parfois accompagnant des bandes de grives litornes ou mauvis, mais il me semble que ce sont ces dernières qui ont provisoirement investi leur territoire, et non le contraire... Il doit aussi y avoir des grives draines hivernantes...
Ailleurs qu'en Limousin, je ne fais pas très attention à cette espèce... Excepté en Ecosse et au Maroc, dans le Haut-Atlas où j'ai vu des couples installés dans des villages, à plus de 2 000 mètres d'altitude avec des comportements de merles noirs : relativement peu farouches et résolument au contact de l'homme...